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DEFINITION DE L’OSTEOPATHIE

 


Chaque ostéopathe a une perception très personnelle de sa relation au patient et donc une définition à chaque fois différente de l’Ostéopathie. Qu’importe ces différences, la vie est complexe et la différence enrichissante : « L’hyperspécialisation de la science rejoint l’incapacité à penser ce qui est global, relié, complexe. La science méconnaît la complexité du réel. » Edgar Morin, directeur de recherche au CNRS

L’ostéopathie s’intéresse aux restrictions de mobilité et à leur correction. Cette approche, codifiée par Still n’est pas si récente : « Il est nécessaire de posséder une solide connaissance de la colonne vertébrale, car de nombreuses affections sont en effet causées par un état défectueux de cet organe » HIPPOCRATE De Articulis §45.

Les restrictions de mobilité, ou dysfonctions ostéopathiques, sont la conséquence d’un trouble neurologique préparé bien longtemps à l’avance. Le système nerveux, grand messager, réunissant tous les tissus d’un organisme, est de toute évidence l’élément clef permettant d’essayer de comprendre comment tous les symptômes associés à une lésion ostéopathique peuvent interagir et surtout comment une manipulation ostéopathique peut fonctionner ?

Comment un dérèglement articulaire (os et tissus mous) peut-il avoir des répercussions locales et à distance, être en relation avec d’autres facteurs pathologiques, être décelé et favorablement corrigé par une manipulation ostéopathique et, par là même, l’ensemble des perturbations associées ?

Pour un physiologiste, il paraît raisonnable de penser que la résistance au mouvement, qui caractérise la lésion ostéopathique articulaire, est le produit de l’action d’un ou plusieurs des muscles qui mobilisent l’articulation incriminée. Les muscles sont les seuls tissus actifs, producteurs mais aussi amortisseurs du mouvement, ce rôle antagoniste permettant de rendre le mouvement harmonieux ! Ces deux fonctions de création et d’absorption d’énergie sont basées sur le même mécanisme cellulaire, celui de la contraction. Le diagnostic ostéopathique est basé sur la recherche de facilité ou de restriction de mobilité : c’est dans ses fonctions de freinage que le muscle peut devenir l’obstacle majeur et très variable à la mobilité dans les articulations.

Dans les techniques structurelles, la mobilité et l’amplitude sont des critères importants. Dans les techniques fonctionnelles, l’accent est mis sur la facilité du mouvement, et la résistance au mouvement dans le métamère en lésion semble varier d’une manière exponentielle, cette résistance dans un métamère normal variant de façon linéaire. La restriction rencontrée dans les articulations en lésion est l’opposition active ou la protestation physiologique du muscle contre un mouvement de direction particulière, et la facilité ou aisance représente une coopération et une soumission musculaire dans la direction opposée. Cette résistance musculaire n’est pas due à un phénomène d’inextensibilité ou de perturbation viscoélastique comme pour les ligaments, mais à des modifications dans le degré d’activation désactivation du mécanisme contractile, c’est à dire dans le degré de contraction du muscle.

Les techniques fonctionnelles vont dans le sens du mouvement facile, rapprochant les insertions musculaires, réduisant tension et longueur du muscle. La disparité entre les fibres intra et extra fusales diminue ; le mouvement se fait lentement à l’inverse de l’accident déclenchant, le SNC a le temps d’adapter le niveau d’activité gamma en diminuant la fréquence de décharge et le muscle peut retrouver sa position neutre. La compression des articulations est soulagée par les mêmes méthodes

Les thérapeutiques devront prendre en compte l’ensemble des perturbations du schéma corporel, les troubles émotionnels et viscéraux associés, la sensibilité propre à chacun, l’usage qu’il en fait, la reprogrammation neuro-motrice ou éducation proprioceptive si nécessaire, la correction d’une alimentation défectueuse, le rééquilibrage dentaire, la ferrure...

Revenons au SNC : en fait la moelle épinière ne lit pas les signaux individuellement, mais semble plutôt avoir affaire à des complexes de signaux qui lui sont présentés collectivement et provenant de milliers de postes d’information. La moelle semble facilitée quand les informations sont contradictoires, les signaux sont inintelligibles (sorte de mal de mer) : les fuseaux à sensibilité élevée informent faussement que le muscle est étiré presque au maximum, alors qu’il est en fait raccourci. Le segment médullaire est consterné et devient perturbant pour toute activité physiologique à laquelle il participe. Une manipulation consiste à rétablir une fonction sensitive adéquate permettant au segment de fonctionner harmonieusement. L’hyper activité sympathique induit une augmentation de la décharge afférente du fuseau, facilitant l’auto entretien du cercle vicieux de la dysfonction ostéopathique.

La vie n’est pas composée de fonctions viscérales, on ne péristalte pas, on ne vasodilate pas… toute activité met en mouvement tout ou partie du corps, et le substratum ,indispensable à toutes ces activités, est la contraction des muscles du squelette. La vie s’exprime à travers les processus contractiles du muscle strié, myriades de mouvements minutieusement contrôlés. Conclusion implicite dans la perspective ostéopathique globaliste, le système musculo-squelettique est la machinerie primaire de la vie. Cette machinerie biologique primaire est dirigée par le système nerveux central qui agit, lui, en réponse à des informations sensitives continues : fonction d’hétérokinésie. Les viscères se préoccupent des soins et du maintien de ce système neuro-musculo-squelettique, assurant l’alimentation, l’élimination, la défense, la réparation : fonction d’homéostasie. Le médiateur indispensable aux ajustements permanents du viscéral au somatique est le système nerveux sympathique, sous dépendance du SNC (hypothalamus surtout), des informations sensitives et des modifications chimiques du sang.

La santé nécessite qu’il y ait une harmonie continue entre d’une part les fonctions viscérales et d’autre part les demandes du soma et de l’environnement. La santé nécessite un fonctionnement harmonieux de notre machinerie somatique(neuro-musculo-squelettique), celle-ci étant la source de la majorité des informations sensitives qui parviennent à la moelle épinière. En conséquence, la mauvaise santé et la maladie peuvent être attribuées à une rupture de communication entre les deux composants principaux du corps, le soma et le viscéral. Les troubles consécutifs à cette rupture peuvent se produire de plusieurs manière : - lorsque la demande du système musculo-squelettique est excessive ou inappropriée. - lorsque le SNC reçoit des informations tellement insensées qu’in ne peut y répondre d’une manière adaptée - lorsque les viscères fournissent des réponses inappropriées, inadéquates ou confuses aux demandes somatiques.

Les tensions, les déséquilibres, qui règnent dans un tissu en lésion, que ce soit un os, une articulation, un ligament ou un muscle sont continuellement rapportés à la moelle brouillant ainsi la transmission des schémas sensitifs normaux. Ce parasitage associé à celui dû à l’irritation nerveuse fait ressortir, remarquer un ou plusieurs segments individuels ainsi que les tissus ou organes du même métamère. Ainsi, la fonction organisée verticalement dans la moelle devient manifestement horizontale au niveau affecté (niveau facilité) et le trouble clinique doit alors être vu sous un angle segmentaire.

Les tissus offensants ou offensés présentent des modifications détectables à la surface du corps : tension musculaire, texture tissulaire, fonction viscérale et circulatoire, fonction sécrétoire... tous ces éléments faisant partie intégrante du diagnostic ostéopathique.

L’ostéopathe recherche les signes locaux, restrictions de mobilité, tensions musculaires, modifications tissulaires et vasculaires, troubles viscéraux associés et utilise l’appareil locomoteur pour rompre un cercle vicieux dont l’élément essentiel est médullaire. La facilitation médullaire permet de comprendre, par la sommation nécessaire de stimuli multiples, qu’un "blocage" ne s’installe pas par hasard : la région se préparait depuis longtemps à réagir de façon brutale et excessive à un facteur déclenchant somme toute plutôt anodin. (la petite marche, la petite glissade...) tout phénomène est interdépendant de ce qui le précède.